Ours à New York

Mai 15, 2024 | Recension

Couverture de Le Guichet de la Lune

Nos vies prennent parfois un chemin bien différent de celui de nos rêves d’enfant. C’est semble-t-il le cas d’Aleksander, personnage principal de l’album jeunesse Ours à New York de Gaya Wisniewski. Oui, la vie de celui qui, enfant, dessinait ses journées en compagnie d’un ours et d’un renard est devenue bien terne. Son existence consonne avec la ritournelle du métro-boulot-dodo. Certes, de cette existence confortable et sans surprises, il tire des avantages : il est important et il a un beau costume. Mais dans la jungle new-yorkaise, il se sent pourtant invisible, sans consistance. Ne serait-il pas parvenu à faire « consister » ce qu’il a de plus lumineux en lui, et à offrir au monde le trésor de ses belles qualités ?

Certains signes s’invitent sur son parcours coutumier pour l’avertir qu’il est encore temps de briser le cercle et changer de trajectoire. Un personnage, nommé Ours, venu d’un temps lointain lui bloquera le passage et se fera de plus en plus imposant au fur et à mesure qu’Aleksander ignorera ses messages. Il connaît pourtant bien cet être poilu car il le dessinait étant petit.

Jean face à la petite fille

L’écologie d’une enfance est une affaire complexe ! Pour atteindre Aleksander, Ours devra s’allier à un autre pilier de l’enfance d’Aleksander : Foxi, son doudou. Ensemble, ils feront réaliser à Aleksander qu’il est possible de bifurquer, qu’il n’est jamais trop tard pour devenir acteur de sa vie et non spectateur de celle-ci.

Aleksander, alors, se souviendra de ce qui faisait, jadis, (c)rayonner l’existence en de multiples dimensions émotionnelles. Il choisira alors de changer de route et de s’aventurer au cœur d’une existence davantage en accord avec ses rêves.

Ours à New York de Gaya Wisniewski permet d’initier un atelier philo avec des enfants, des adolescents mais aussi des adultes. Voici quelques-unes des pistes de réflexion que peut faire émerger ce livre (à adapter en fonction des âges).

  • Imagination/rêve

Est-il important de ne pas tourner le dos à ses rêves ?

Quel est le statut des amis imaginaires ou des personnages de livre ?

Les amis imaginaires sont-ils réels ?

Si oui, quel est leur mode d’existence (de quelle manière sont-ils réels) ?

Rêve-t-on notre vie ou vit-on nos rêves ?

Peut-on être le rêve d’un autre (parent, société) ? (ex : Je suis devenu avocat mais c’était le rêve de mon père)

Quel est le rôle de l’imagination, de l’art, des rêves ?

  • Liberté/choix

Est-ce qu’on a le choix de vivre une existence qui correspond à nos rêves (nos désirs, nos passions) ?

Peut-on décider de ce que sera notre vie ?

Est-ce nous qui faisons des choix ou sont-ce nos choix qui nous font ?

Qui décide ?

  • Identité(s)

Est-on libre d’être soi dans la société ?

Est-ce important d’être fidèle à soi, à ses rêves ?

Qui suis-je ?

Comment savoir que je suis à ma place, sur mon chemin ?

  • Contrainte

Les contraintes (matérielles, sociales, culturelles) sont-elles un frein à l’accomplissement de soi ?

Existe-t-il une liberté sans contraintes, sans obligations ?

  • Sens de la vie

La vie a-t-elle un sens ?

La vie, est-elle une trajectoire toute droite ou se déroule-t-elle à la manière des montagnes russes comme dans l’album ?

Qui détermine ce(s) sens ?

Gaya Wisniewski, Ours à New York, Nantes : MeMo Éditions, 2020.

👉 Infos et disponibilité à découvrir sur le catalogue du CBDP

📌 Retrouvez nos autres recensions et pistes philo dans notre Rubrique Recension